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Grève nationale et rassemblement pour les travailleurs du secteur aérien

Grève Air France

Les syndicats du secteur aérien français lancent un appel fort : une grève nationale et un rassemblement devant l’Assemblée nationale ce jeudi 14 novembre. Cette mobilisation intervient en réponse à la récente adoption par les députés de la hausse de la taxation aérienne, perçue comme une menace directe pour les emplois, la compétitivité et la stabilité financière du secteur. Les syndicats UNSA-Transport, UNSA-PNC, CFE-CGC FNEMA, UNAC, SNPNC-FO, FEETS-FO, et SNPL France ALPA ont uni leurs voix pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une attaque sans précédent contre le secteur aérien en France. La hausse de la taxation a déclenché une grève Air France, impactant directement les vols de la compagnie.

Une taxe jugée « mortifère » pour les emplois

Les syndicats estiment que la décision de rehausser cette taxation aérienne met en péril l’avenir du secteur. Dans un communiqué conjoint, ils qualifient cette mesure de « mortifère pour leurs emplois ». Selon eux, le gouvernement, en décidant de taxer lourdement le secteur aérien pour récolter un milliard d’euros supplémentaires, compromet la pérennité de nombreuses entreprises de transport aérien en France et menace directement les salariés.

Ils appellent ainsi tous les travailleurs du secteur aérien à manifester leur opposition, ce jeudi 14 novembre, devant l’Assemblée nationale, place Édouard Herriot à Paris, entre 11h et 13h. Cette mobilisation entend rassembler l’ensemble des acteurs du secteur, des pilotes aux agents de bord, pour exprimer leur désaccord face à une taxation qu’ils jugent excessive et injustifiée.

La Taxe de Solidarité sur les billets d’avion : des hausses considérables

L’une des mesures au cœur de la discorde est l’augmentation de la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA), aussi connue sous le nom de « taxe Chirac ». Selon les nouvelles dispositions, les tarifs sur les billets d’avion en classe Économique pour les vols européens passeraient de 2,60 euros par passager à 9,50 euros, tandis que ceux pour les destinations moyen-courrier s’élèveraient de 7,50 euros à 15 euros. Pour les vols long-courriers, la hausse serait encore plus marquée, passant de 7,50 euros à 40 euros.

Charles de Courson, rapporteur général du Budget, a voté contre cette mesure qu’il juge disproportionnée. Toutefois, elle bénéficie du soutien du gouvernement, de la majorité (Ensemble pour la République et Les Républicains) ainsi que des partis de gauche et d’extrême-gauche (NFP). Le Rassemblement national et ses alliés, quant à eux, s’y opposent fermement.

Des tarifs encore plus élevés pour la classe affaires

Les augmentations de taxe prévues touchent également la classe Affaires, avec des hausses particulièrement élevées. Pour les destinations européennes, les tarifs passeraient de 20 à 30 euros, tandis que les vols moyen-courrier enregistreraient une hausse de 63 à 80 euros. Les tarifs pour les vols long-courriers subiraient la plus forte augmentation, atteignant 120 euros contre 63 euros actuellement.

Selon les estimations du gouvernement, cette augmentation de taxe devrait rapporter entre 850 millions et un milliard d’euros dans les caisses de l’État en 2025. Ces recettes, exclusivement prélevées sur les compagnies aériennes opérant en France, sont censées contribuer aux finances publiques, mais elles font grincer des dents dans le secteur, qui se sent injustement ciblé.

Les conséquences pour le secteur aérien français

Cette taxation accrue arrive dans un contexte déjà difficile pour le secteur aérien, qui a subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire et les fluctuations économiques. Les compagnies aériennes, tout juste en phase de reprise, s’inquiètent des répercussions de ces hausses sur leur compétitivité face aux compagnies étrangères, moins soumises à des contraintes fiscales similaires. En augmentant le coût des billets, cette taxe risque également de dissuader certains passagers de voyager, aggravant ainsi le risque de perte de revenus pour les entreprises.

Pour les syndicats, cette politique fiscale pourrait entraîner des licenciements massifs dans le secteur, qui emploie des milliers de personnes en France. La hausse des coûts pour les voyageurs pourrait, selon eux, réduire le volume de passagers, diminuant ainsi la rentabilité des lignes intérieures et internationales.

Un appel à une politique plus équilibrée

Face à cette situation, les syndicats réclament une révision de la politique fiscale afin qu’elle soit davantage en phase avec les réalités économiques du secteur aérien. Ils appellent le gouvernement à engager un dialogue pour éviter une fiscalité qu’ils jugent excessive et destructrice pour l’emploi et la compétitivité de leurs entreprises.

Pour eux, il est primordial de trouver un équilibre entre les impératifs environnementaux et les besoins économiques. Bien qu’ils reconnaissent la nécessité de financer des politiques de transition écologique, les représentants syndicaux estiment que les taxes sur le secteur aérien ne doivent pas être alourdies au point de compromettre l’avenir des compagnies et des emplois en France.

Une mobilisation déterminante pour l’avenir du secteur

La mobilisation prévue ce jeudi 14 novembre symbolise un moment crucial pour les travailleurs de l’aérien, qui se battent pour la survie de leur secteur. En se rassemblant devant l’Assemblée nationale, les salariés espèrent faire entendre leurs préoccupations et sensibiliser l’opinion publique aux risques liés à cette politique fiscale.

Cette grève pourrait bien être le premier acte d’une série de mobilisations si le gouvernement ne revoit pas sa position. Le secteur aérien français semble déterminé à faire valoir son importance économique et sociale, en espérant une réponse favorable aux revendications des travailleurs et une prise en compte de leurs inquiétudes par les décideurs politiques.