Histoire de l’aéroport Charles de Gaulle
Tous ceux qui l’ont un jour visité vous le diront, l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle est tout simplement splendide. Ses proportions gigantesques et son ballet incessant d’aéronefs en font l’un des plus actifs et des plus efficaces au monde. L’histoire de ce hub international est meublée d’événements palpitants qu’il serait bien de connaitre. Depuis son ouverture en 1974, la deuxième plus importante plateforme de correspondance aéroportuaire d’Europe a su gérer les plus grands flux de personnes et de marchandises. Les plus grandes compagnies aériennes du monde le fréquentent, et cela va croissant au fil du temps. Quelle est donc l’histoire de ce joyau national qui fait la fierté de la France et nous promet un plus bel avenir encore ?
Le projet d’un aéroport à Roissy
L’idée d’un aéroport à Roissy a germé dans un contexte où le transport aérien civil commençait à présager d’une évolution exponentielle. En remarquant la croissance rapide du transport aérien, les autorités publiques ont décidé en 1962 d’identifier de très vastes surfaces de terres à but aéroportuaire. Ces terrains devaient être suffisamment éloignés de l’agglomération et être en mesure d’accueillir de nouvelles infrastructures. L’enjeu était de taille, vu qu’à cette époque déjà, les aéroports de Paris-Orly et de Paris-Le Bourget étaient menacés de saturation. En effet, les études prospectives d’alors prévoyaient un dédoublement du trafic tous les cinq ans.
Le 16 juin 1964, un arrêté ministériel décide alors de la création de l’aéroport « Paris-Nord », à vingt-cinq kilomètres au nord-est de Paris. Il s’agit d’un choix hautement stratégique qui limitait les destructions et permettait même des extensions. Suite à une enquête d’utilité publique qui émit un avis favorable le 30 octobre 1964, l’autorisation de construction fut émise. Ainsi, après dix années de travaux, le nouvel aéroport fut inauguré le 8 mars 1974 par le premier ministre Pierre Messmer. Le 14 mars de la même année, un avion Boeing 747 de la compagnie américaine TWA se posait à Roissy Charles-de-Gaulle.
Terminaux et Aérogares
Un aéroport, c’est entre autres des pistes et des aérogares. Initialement, l’aéroport de Roissy Charles-de Gaulles visait la construction de 5 terminaux circulaires. Ces derniers seraient reliés par un système de transferts ferroviaires sous les taxiways, mais pas des terminaux modulaires. Mais, avec le choc pétrolier de 1973, il est vite apparu que les quatre terminaux circulaires restants ne verraient pas le jour. Aujourd’hui, l’aéroport dispose de 3 aérogares (CDG1, CDG2 et CDG3) pouvant accueillir environ 20 millions de passagers par an. Le terminal 1 accueille notamment les compagnies européennes et internationales de la Star Alliance. Il possède une capacité d’accueil annuelle de 10 millions de passagers.
Le terminal 2 est le plus important de tous, avec ses déclinaisons 2A, 2C (1993) et 2E (2003) pour les vols internationaux hors Schengen. La partie 2D (1989) et 2F sont réservées pour les vols dans l’espace Schengen et les compagnies de l’alliance Skyteam. Enfin, la branche 2G est spécialisée dans l’accueil de petits aéronefs. Quant au terminal 3, il accueille des vols à destination de l’international et de l’espace Schengen, avec une affinité pour les vols low-cost et charters.
On doit la première aérogare à Paul Andreu ; elle fut bâtie de 1967 à 1974. Sa structure en forme de pieuvre est constituée d’un élément central circulaire dédié à l’accueil des voyageurs et placé au centre du tarmac. À cet élément central s’ajoutent sept satellites qui accueillent les avions et les salles d’embarquement. Des bas-reliefs en béton ornent les parois extérieures du niveau des départs. Ils furent réalisés par Antoniucci Volti et ont été labellisés « Patrimoine de XXe siècle ».
Une deuxième aérogare dessinée par Paul Andreu et initialement destinée aux terminaux 2A et 2B fut inaugurée en 1982. Sa structure est modulable et accompagne le développement de son principal exploitant qu’est Air France. Ainsi, en 2018, l’aérogare 2 est composée de 6 terminaux (A, B, C, D, E et F) séparés par une voie rapide et des parkings.
Gestion et investissements
Avec 62 millions de passagers traités en 2013 par 180 compagnies aériennes, l’aéroport de Charles-de-Gaulle est un véritable HUB. En effet, depuis la mise en place d’un système de correspondance par Air France en 1996, c’est 25 mille opportunités de correspondances hebdomadaires. En matière de fret, le partenariat avec l’américain Fedex fait de Roissy Charles-de-Gaulle la première plateforme de fret d’Europe. Ainsi, CDG attire 700 entreprises et près de 86 mille emplois directs. L’activité économique générée par cet aéroport s’est traduite en 2012 par 21,2 milliards d’euros de valeur ajoutée.
Depuis avril 2016, l’aéroport est géré par le groupe ADP et exploité commercialement sous la marque Paris Aéroport. La capacité de l’aéroport était revue à 80 millions de passagers après l’ouverture du satellite S4 en juin 2012. Depuis 2004 en effet, d’importants travaux de rénovation des terminaux ont été faits. Un futur terminal 4 pourrait également être construit au nord de Roissypôle. Un projet de ligne VAL et un projet d’un centre commercial Aéroville semblent être aussi en cours.